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CROP CIRCLES

La saison 2010 en Angleterre
(région du Wiltshire)

Des enceintes défensives en terre...

Première nouveauté de la saison : un grand nombre d'agroglyphes, en commençant par le premier formé le 5 mai 2010, ont été réalisés au pied de ces enceintes défensives en terre que les Anglais appellent « castles » ou « hillforts » et qui sont nombreuses dans cette région.

Ce sont des surfaces planes plus ou moins circulaires, aménagées sur des hauteurs le plus souvent (au sommet de collines) ce qui donnait une vision panoramique, et qui abritaient des villages autrefois, à l'âge du bronze ou du fer. Un profond fossé creusé tout autour de ces enceintes, et une ou deux levées de terre, permettaient aux habitants de se protéger des attaques extérieures. Il ne reste rien aujourd'hui des habitations construites en bois (photos 1, 2 et 3).

Danebury Hill - 6 juillet 2010
Photo © Olivier Morel
Old Sarum - 5 mai 2010
Photo © Lucy Pringle

Les plus connues sont par exemple « Barbury castle », « Uffington castle » ou « Oliver's castle », parce qu'elles ont attiré ainsi des formations d'agroglyphes les années passées (photo 4), mais cela n'a pas été le cas cette année pour ces « castles ».

Westbury castle - 27 juillet 2010
Photo © Daniel Harran
Uffington castle - Juillet 2006

...décentralisées par rapport à Avebury

En effet, la deuxième nouveauté de la saison est que la zone proche d'Avebury, qui représentait ces dernières années la zone de plus grande probabilité d'apparition des agroglyphes, là où leur concentration était la plus élevée, a été comme désertée en début de saison par les auteurs de ces dessins. Toutes les enceintes défensives en terre qui ont été ainsi comme pointées du doigt par les glyphes, sont situées en périphérie de cette zone de plus grande probabilité (voir liste ci-dessous et image 5). A quelques exceptions près, ce n'est qu'à partir de la fin-juillet que les auteurs des crop circles ont de nouveau concentré leurs réalisations autour du site mégalithique d'Avebury.

Cette quasi-absence de glyphes près d'Avebury en début de saison et donc la décentralisation des formations, puis de nouveau la concentration autour de ce village après le 25 juillet, sont surprenantes et nouvelles. Peut-être peut-on rapprocher cette observation avec le fait que l'année précédente en 2009, plusieurs agriculteurs proches de ce village avaient réagi violemment quand ils avaient découvert un dessin dans leur champ, en le supprimant aussitôt, partiellement ou totalement. Plusieurs fois les auteurs avaient insisté en se manifestant de nouveau par un autre dessin dans le même champ ou en complétant le dessin précédent partiellement effacé, mais il est probable que les agriculteurs étaient restés enfermés dans leur exaspération liée à leur incompréhension de l'origine du phénomène (voir le résumé de la saison 2009 en Angleterre). Il n'y a pas eu de scène de ce type en 2010.

Liste des enceintes défensives en terre associées à un agroglyphe en 2010
1 - 5 mai Old Sarum (près de Salisbury) Wiltshire - Sud
2 - 16 mai Yarnbury Castle (près de Winterbourne Stoke) Wiltshire - Sud
3 - 2 juin Liddington Castle (près de Swindon) Wiltshire - Nord
4 - 3 juin Codford St Peter (près de Warminster) Wiltshire - Sud
5 - 25 juin White Sheet Hill (près de Mere) Wiltshire - Sud-ouest
6 - 3 juillet Chapelle St Martin (près du camp de Chisbury) Wiltshire - Est
7 - 6 juillet Danebury Hill, (près de Nether Wallop) Hampshire
8 - 9 juillet Cley Hill (près de Warminster) Wiltshire - Sud-ouest
9 - 17 juillet Fosbury (près de Vernham Dean) Wiltshire - Est
10 - 27 juillet Bratton Castle (près de Westbury) Wiltshire - Sud-ouest
Localisations des agroglyphes apparus dans le conté du Wiltshire en 2010 (à partir de la carte composée par Bert Janssen) [Point rouges = formations près des enceintes défensives en terre | Les formations se sont concentrées près d'Avebury en fin de saison]

Localisations des agroglyphes apparus dans le conté du Wiltshire en 2010
(à partir de la carte composée par Bert Janssen)
Point rouges = formations près des enceintes défensives en terre.
Les formations se sont concentrées près d'Avebury en fin de saison.

Sur la quarantaine de formations significatives qui ont été répertoriées dans le sud de l'Angleterre cette année, dix d'entre elles étaient ainsi situées au pied de l'une de ces enceintes défensives antiques, soit une proportion de 24 %, ce qui est considérable (et nouveau).

Hypothèse de signification

Quelle pourrait être la signification de ces localisations ? Ces enceintes en terre représentent des vestiges de villages fortifiés antérieurs à notre ère, et datent de 2 000 ans à 3 000 ans. De façon évidente, les auteurs de ces agroglyphes ont cherché à attirer l'attention des hommes sur ces vestiges. On peut penser qu'ils cherchent ainsi à nous sensibiliser à notre propre histoire. Pourquoi ?

Après avoir depuis de nombreuses années attiré notre attention sur les mégalithes et les tumulus, qui sont autant de vestiges laissés par les hommes qui ont vécu là il y a 5 000 ans environ, et sur les « chevaux blancs », tradition humaine toujours vivace qui semble trouver sa source à la même époque (voir la rubrique Quel est le sens des agroglyphes ?), il semble que les auteurs des agroglyphes ont voulu cette année compléter leur travail d'éveil (ou de réveil) des consciences humaines en pointant du doigt d'autres vestiges des temps anciens. En nous amenant ainsi à porter un regard sur notre histoire, ils nous invitent peut-être à mieux nous connaître, et à mesurer l'évolution très importante de notre civilisation.

Pour être plus précis, plaçons-nous dans l'idée développée précédemment que les auteurs des agroglyphes géométriques seraient des esprits de la nature. On peut penser alors que, en désignant ainsi ces témoignages d'époques historiques où les hommes vivaient encore très proches de la nature, ils nous invitent à nous rappeler que les hommes de ces temps-là avaient encore la connaissance et la perception des êtres de la nature et du monde invisible. Mais l'évolution de l'homme, qui depuis cette période l'a amené à développer son intellect et ses facultés de raisonnement, a entraîné la perte de ses capacités de perception du monde suprasensible. Cette évolution s'est accompagnée de la montée du matérialisme, et l'homme a ainsi oublié ces connaissances et a perdu le contact avec la nature et avec les esprits.

Le phénomène des agroglyphes nous est encore mystérieux, justement parce que les hommes d'aujourd'hui ont perdu la connaissance de ce monde invisible. Leurs auteurs, des esprits de la nature, tentent de nous alerter pour nous inciter à nous réapproprier cette connaissance, mais ils ne peuvent pas s'exprimer autrement que par des symboles et des dessins géométriques réalisés dans la matière végétale vivante. Ils font alors tout leur possible en attirant notre attention sur les vestiges de cette époque ancienne pour nous rappeler que les hommes de cette époque possédaient encore cette connaissance.

Stonehenge, tumulus et autres sites néolithiques

Stonehenge - 9 mai 2010
Photo © Lucy Pringle
Tumulus long de Stoney Littleton - 6 juin 2010
Photo © Lucy Pringle

Le site mégalithique de Stonehenge, qui semblait délaissé ces dernières années, a été de nouveau mis à l'honneur par un beau dessin dans un champ de colza (photo 6). On peut remarquer que le motif constitue une variation autour de trois cercles dont les centres sont alignés, et que cette direction est parfaitement alignée avec le cercle de pierres. Le message est clair (au premier degré...).

Tumulus :

Comme les années précédentes, les agroglyphes ont souvent été dessinés près de tumulus, qui sont très nombreux dans cette région, manifestement pour attirer notre attention sur eux (photos 7, 8 et 9). Parmi les 41 formations significatives signalées cette année 2010 dans le sud de l'Angleterre, onze sont apparues près d'un tumulus, soit la proportion très élevée de 27 %.

Roundway Hill - 25 juillet 2010
Photo © Lucy Pringle
Whitefield Hill - 3 août 2010
Photo © Madelien Scholten
Chevaux blancs et autres sites néolithiques :

Deux agroglyphes ont été réalisés dans des champs au pied des « chevaux blancs » de Milk Hill (photo 10) et de Pewsey (photo 11). Alors qu'un troisième (à Bratton Castle) a été dessiné non loin du cheval blanc de Westbury. Dans les deux premiers cas, les formations ont un axe de symétrie... qui est précisément dirigé vers le cheval blanc.

Pewsey White Horse - 8 août 2010
Photo © Matthew Williams
Alton Barns, Milk Hill - 25 juillet 2010
Photo © Frank Laumen

D'autre part, quatre formations sont apparues tout près d'autres sites de l'époque néolithique (Stonehenge, Silbury Hill, Windmill Hill et Avebury Manor).

Si l'on ajoute ainsi toutes les formations proches des enceintes défensives en terre, des tumulus, des « chevaux blancs » et des autres sites néolithiques, nous arrivons à un nombre de 26 glyphes localisés près d'un témoignage d'un lointain passé de l'homme (certains ont été décomptés deux fois, avec les enceintes défensives et avec les tumulus par exemple), soit la proportion remarquable de 63 %.

63 % des glyphes de 2010 étaient localisés près d'un
témoignage de l'histoire ancienne de l'homme.

Après avoir depuis de nombreuses années attiré notre attention sur les mégalithes et les tumulus, qui sont autant de vestiges laissés par les hommes qui ont vécu là il y a 5 000 ans environ, et sur les « chevaux blancs », tradition humaine toujours vivace qui semble trouver sa source à la même époque (voir la rubrique « Quel est le sens des agroglyphes ? »

Tableau récapitulatif des localisations des agroglyphes apparus en 2010
(sur 41 formations significatives étudiées)
Localisations Nombre Proportion
Près d'un tumulus 11 27 %
Près d'une enceinte défensive en terre (hillfort ou castle) 10 24 %
Près d'un cheval blanc 3
Près d'un autre site antique 4
Près d'un témoignage de l'histoire ancienne de l'homme 26 63 %
Dans un champ de colza 5
Dans un champ de maïs 3

Dans un champ de fèves :
une technique impossible à copier !

On sait que les supports des agroglyphes peuvent être très variés, végétaux le plus souvent, mais aussi minéraux. Cette année, pour la première fois, un champ de fèves a été choisi pour accueillir un glyphe, dans le champ qui contient le tumulus long de Stoney Littleton (conté du Somerset) (photos 7 et 12).

L'observation sur le terrain a révélé que les tiges de fèves, qui sont très rigides, ont été courbées... dans la terre, au niveau de la racine (photo 13), de façon que les tiges soient couchées sur le sol ! (Charles Mallet, Silent Circle). Quelle plus belle réponse peut-on apporter aux détracteurs de l'authenticité des agroglyphes ? On savait déjà que tous les glyphes réalisés dans le colza et le lin ne peuvent pas non plus être copiés par l'homme, en raison de la grande fragilité de ces plantes.

On observe là une étape supplémentaire dans l'évolution des moyens d'expression utilisés par les auteurs des agroglyphes, qui cherchent toujours d'autres procédés simples et spectaculaires pour répondre à l'incrédulité des hommes. Mais cette application à chercher toujours de nouveaux moyens d'expression qui restent liés aux techniques de réalisation des agroglyphes, montre bien que leurs auteurs ne peuvent pas se manifester autrement et plus explicitement aux hommes. Ils ne peuvent pas s'adresser à eux par l'écriture ou le langage direct. Cette observation est encore cohérente avec l'hypothèse des esprits de la nature, qui sont des êtres très intelligents, mais qui sont attachés à la matière et ont donc des moyens d'expression limités (voir les ouvrages de Rudolf Steiner).

Mais cette évolution des moyens d'expression ne se fait pas sans difficultés. En effet, les racines des fèves sont ligneuses et fragiles, et le chercheur Mark Vidler a observé sur place qu'entre dix et vingt pour cent des tiges de fèves étaient cassées au dessous du niveau du sol, là où la tige a la texture du bois, ce qui a occasionné évidemment des pertes pour la récolte.

Stoney Littleton (fèves)
Photo © Geoff Ward
Stoney Littleton : la tige de fève a été courbée au niveau de la racine (dans le sol)
Photo © Olivier Morel

La même observation a été faite dans le maïs. C'est depuis deux ou trois ans seulement que, en fin de saison, un petit nombre d'agroglyphes sont réalisés dans des champs de maïs. Or les tiges de maïs sont aussi très rigides et cassantes. L'observation montre qu'une proportion relativement importante de tiges sont cassées, bien que pourtant les autres soient proprement courbées, sans montrer de trace d'application d'une force mécanique.

Un motif dessiné en trois étapes

On peut signaler aussi le dessin réalisé en trois étapes dans East Field, près d'Alton Barns, les 29 et 30 juillet, puis le 3 août 2010 (photos 14, 15 et 16). Cette procédure en plusieurs étapes n'est pas rare, mais elle est toujours spectaculaire. Le raccordement parfait semble indiquer que les auteurs sont présents sur place, observation qui n'est pas compatible avec l'hypothèse parfois proposée que les auteurs sont des esprits qui pourraient se trouver sur d'autres planètes ou même d'autres galaxies que la nôtre...

East Field - Alton Barns - 29 juillet 2010
Photo © Lucy Pringle
East Field - Alton Barns - 30 juillet 2010
Photo © Patrice Marty
East Field - Alton Barns - 3 août 2010
Photo © Lucy Pringle

Un nombre en nette diminution

Vigen, près de Limoges, France - Juillet 2010

Le nombre de 41 glyphes dans le sud de l'Angleterre, est en nette diminution par rapport aux années précédentes.

En France, un seul glyphe a été signalé, près de Limoges (photo 17). Comme cela a toujours été observé, le motif représenté est plus simple que ceux qui sont habituellement dessinés en Angleterre.

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